
"Les fans français de Bon Jovi vont être à la fête. Le groupe de rock américain est de retour sur scène après une longue absence. La formation du chanteur Jon Bon Jovi sera de passage à Paris pour un concert le 16 juin 2010 à Bercy".

"Les fans français de Bon Jovi vont être à la fête. Le groupe de rock américain est de retour sur scène après une longue absence. La formation du chanteur Jon Bon Jovi sera de passage à Paris pour un concert le 16 juin 2010 à Bercy".
Le chanteur abandonné ( M. Berger )
Qui ose aimer ( M. Berger )
Quelque chose de Tennessee ( M. Berger )
Equipe de nuit ( M. Berger )
La blouse de l'infirmière ( M. Berger )
Rock’n’roll attitude ( M. Berger )
Seul mais pas solitaire ( M. Berger )
Parker, connais pas ( M. Berger )
Aimer vivre ( M. Berger )
Pendue a mon cou ( M. Berger )
**************************
Studio Gang ( Paris ) , Tempo ( Montréal )
Décembre 1984 , Janvier - Avril 1985
Coordination musicale : Jannick Top
Musiciens :
Claude Engel , Peter Frampton (guitare) , Chris Spedding
(guitare rythmique) , Jannick Top (basse) , Carlos Vega
(batterie) , Marc Chantereau (percussions) , Michel Berger
(piano) , Bill Cuono, G.Rodi (synthétiseur) , Roland Ramanelli Kurzweil , Patrick Bourgoin (saxophone)
Choeurs : Michel Berger, Daniel Ferland , Peter Frampton ,
France Gall , Richard Groulx , Johnny Hallyday , Francine
Raymond , Judi Richards
Ingénieurs du son : Jean Janiaud , O.Do Esposito , Denis
Bassato , Ian Terry .
Réalisation : Michel Berger
Sortie le 26 Juin 1985
L’envie ( J.J Goldman ) 3'50
Je t’attends ( J.J Goldman ) 3'57
J’oublierais ton nom (duo avec Carmel ) ( J.J Goldman- M. Jones / J.J Goldman ) 4'40
Toute seule ( J.J Goldman ) 4'20
Je te promets ( J.J Goldman ) 4'34
Laura ( J.J Goldman ) 4'41
Tu peux chercher ( J.J Goldman ) 4'52
Dans mes nuits…on oublie ( J.J Goldman ) 3'44
Ton fils ( J.J Goldman ) 3'46
Encore ( J.J Goldman ) 3'29
De septembre à Decembre 1986
Musiciens :
Jean Jacques Goldman, Michael Jones, Norbert Krief, Alain
Perwzner, Patrick Tison (guitare ), Guy Delacroix (basse) ,
Christophe Deschamps , Manu Katche ( batterie ) , Marc
Chantereau, Jean Pierre Janiaud ( percussions ) , Jean Yves
d'Angelo, Jean Jacques Goldman,Roland Romanelli ( claviers ) , Patrick bourgoin ( saxophone ), Kalo Bessot ( trompette )
Choeurs : Jean Jacques Goldman , Jean Pierre Janiaud
Ingénieurs du son : Jean Pierre Janiaud, Olivier do Esperito Santo
Réalisation : Jean Jacques Goldman
Après avoir composé une musique d'ambiance pour une exposition d'art moderne sur les supermarchés, Jean Michel Jarre décide de la vendre aux enchères : Musique pour Supermarché, un album fabriqué à un seul exemplaire (la matrice de fabrication est détruite sous contrôle d'huissier), est vendu le 6 juillet 1983 à l'Hôtel Drouot à Paris. Il entre une nouvelle fois dans le Guinness Book pour l'album le plus cher du monde : 69000 francs (10500 euros), argent destiné à aider les jeunes artistes. L'idée est de créer un disque unique, de la même manière qu'une oeuvre d'art, mais certains y voient aussi une attaque contre l'industrie discographique en général.
Il a ensuite été diffusé une unique fois à la radio sur RTL. Jean-Michel Jarre a utilisé aussitôt l'argument « Piratez-moi ! », suite à cette unique diffusion à la radio, et le bootleg a bien eu lieu ; la qualité en est néanmoins médiocre, les enregistrements ayant pour source un flux de radio AM.
Une partie de cette musique a toutefois été réutilisée par l'artiste dans plusieurs de ses albums suivants, de manière à ce que la musique de cet unique album ne soit pas perdue par le public :
* Musique pour supermarché partie 3 :
réutilisé dans Cinquième rendez-vous de l'album Rendez-vous (1986)
* Musique pour supermarché partie 5 : réutilisé dans l'album Zoolook
* Musique pour supermarché partie 6 : une partie est reprise dans l'album Zoolook
* Musique pour supermarché partie 7 : aussi réutilisé dans l'album Zoolook
Phil Collins est avant tout un musicien. Et un bon, en ce qui concerne la batterie, au moins. Instrument qui rythme son existence l'âge de 8 ans et que Phil Collins doit se résoudre à abandonner aujourd'hui. Parce que son corps ne suit plus. Et ses mains, en particulier. Et pourtant, Phil Collins n'a même pas encore atteint la soixantaine.
"Je ne peux plus jouer de la batterie", expliquait ainsi Phil Collins dans une interview au journal allemand Hamburger Abendblatt, de lundi revenant sur des ennuis de colonne vertébrale, à l'origine d'un handicap au niveau des doigts. Des problèmes eux-mêmes provoqués par une mauvaise position lorsqu'il est assis derrière ses fûts qui lui a d'abord valu de grosses douleurs au niveau du cou. Ce qui a été particulièrement le cas durant la tournée de Genesis en 2007... D'où une opération du chanteur-batteur en avril dernier mais dont les suites opératoires se sont avérées lourdes. Verdict: perte de la sensibilité dans les doigts. Mais Phil Collins n'est pas du genre à pleurnicher sur son sort et a même imaginé une solution aussi extrême que farfelue à son mal, comme le rapporte Le Parisien: "coller les baguettes à ses doigts".
c'est bon pour la musique
Entouré de haut-parleurs géants diffusant en boucle le même morceau de musique classique, j'ai fini par me sentir comme Alex dans « Orange mécanique », forcé d'écouter « la Neuvième de Ludwig Van ».
Pourtant, l'objectif du test à l'aveugle organisé par MusiClassics jeudi dans un studio parisien n'était pas de lobotomiser le cerveau des cobayes invités. Au contraire, il s'agissait de l'entrainer à percevoir les différences de qualité de formats de compression utilisés par les sites de téléchargement de musique.
Pour chacun des quatre extraits de musique classique choisis, six versions étaient diffusées aléatoirement : cinq technologies différentes et le « master », le fichier son originel. (Voir la vidéo)
En fait, je suis vite complètement perdu. Avec moi, des blogueurs spécialistes de musique, dont Romain Sulpice (MyGoodZik), Laurent Belando (Rocktrotteur.com) et Frédéric Neff (Viva Musica). Ils semblent avoir l'oreille plus fine et commencent à griffonner les notes (sur 10) attribuées à chaque morceau.
On dirait que ça criaille un peu dans les aigus, non ?
En fermant les yeux, ce n'est pas mieux : mon esprit divague, je peine à me concentrer sur le son. Petit espoir au deuxième extrait (un passage de l'opéra « Didon et Enée », de Purcell) : on dirait que dans certaines versions, ça criaille un peu dans les aigus, ou que les basses manquent parfois de profondeur.
Autopersuasion ? A force d'entendre et de ré-entendre chacune des six variantes de la symphonie n°8 de Mahler, la troisième oeuvre testée, j'arrive à dégager un classement qui me semble cohérent.
Mais sur le dernier morceau, le concerto pour violon et cordes n°1 de Mendelssohn, mes esgourdes saturent, je me rends compte que je ne suis plus capable de distinguer un stradivarius sorti du studio d'un crincrin enregistré sur un dictaphone.
Le MP3 classé bon dernier… juste après la version non compressée !
Une fois le test terminé, je donne mes quatre séries de notes. Et le verdict tombe : globalement, j'ai préféré la musique compressée plutôt que la « source », la version non altérée.
Je ne suis pas le seul : sur l'ensemble des douze testeurs (dont la claveciniste Claude Nadeau et le fondateur du label Saphir productions Pierre Dyens), le « master » arrive en moyenne en avant-dernière position du classement. Soit juste avant le MP3, format qui a sonné un peu creux à la plupart des oreilles ce soir-là, même en version 320 kbps :
1. WMA 320
2. AAC 320 (ces deux technologies obtenant des notes très proches)
3. AAC 192
4. WMA 192
5. Source
6. MP3 320 (loin derrière)
Pour les non technophiles : l'AAC est le format utilisé par Apple pour son service de téléchargement de musique iTunes, le WMA est promu par Microsoft, et le MP3 un mode de compression plus ancien mais encore très utilisé (Rue89 s'en sert par exemple pour les sons intégrés aux articles).
Jean-Hugues Allard, cofondateur de MusiClassics, explique que parmi les sujets testés, même les plus exigeants, prêts à se payer un équipement dernier cri pour écouter leurs oeuvres préférées, se sont fait prendre, et n'ont pas donné la meilleure note au son sorti direct du studio.
Chaque format de compression donne au son une tonalité différente
Samer Roumieh, l'autre cofondateur, a une explication convaincante : chaque technique de compression donne une « tonalité », une « couleur » propre à la musique.
Par exemple, ceux qui aiment un son « plus brillant », « plus mat », « plus chaud » ou « plus froid » seront attirés par l'une des compressions en lice, la privilégiant aux autres… et à la source, trop neutre pour être douce à leurs oreilles.
Reste que les différences sont de toute façon très difficiles à déceler, ce que reconnaissaient les participants à l'expérience, habitués aux débats entre initiés sur la perte de qualité de la musique depuis l'avènement du téléchargement : « Avec ces résultats, on va faire pleurer du troll », s'amusait un blogueur.
Alors que sur le Net, la musique se vend titre par titre, les artistes font toujours des albums entiers. Pour combien de temps ? La question secoue le monde de la musique ! Le bon vieil album serait-il en train de doucement se dissoudre dans un univers de buzz et de single ? Au-delà de la crise de l'industrie du disque, c'est une façon de penser l'œuvre musicale qui vacille. Rue89 et les Inrocks.com s'associent pour une enquête en deux volets sur la mort du format album.
« Un album, c'est une œuvre entière. Il y a cette idée d'ensemble cohérent que l'artiste délivre à son public. Sur les 33 tours, on ne passait pas d'une piste à l'autre comme avec un CD. Ce n'était pas une suite de morceaux, mais une œuvre avec un début, un milieu et une fin. »
C'est l'avis de Patrick Schuster. Responsable jazz et musiques du monde du label Naïve, il refuse de croire à la fin de l'album, mais il avoue qu'aujourd'hui, le format semble menacé. La dématérialisation de la musique a bouleversé les habitudes de consommation.
Et même si la mort de Michael Jackson a donné un peu de sursis au CD, lentement, une page se tourne. Exit les vinyles et les albums CD, le MP3 amorce l'air de la chanson à l'unité.
L'album : 40 minutes pour raconter une histoire
Dans les années 60, Bob Dylan avec « Blonde on Blonde » (1966) ou encore les Beatles avec leur « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band » (1967) avaient inauguré le « concept album ». Loin d'un simple recueil de titres, les morceaux sont construits ensembles, se répondent les uns aux les autres. Pour Rubin Steiner, guitariste et DJ :
« Quarante-deux minutes, c'est le format idéal. C'est le temps nécessaire pour raconter une histoire. Pour moi, il n'y avait aucune raison de le remettre en cause. Un morceau de quatre minutes, c'est comme un bonbon. Un album, c'est un repas, une maison de vacances
qu'on habite pendant une semaine. »
Pourtant, à l'heure du MP3 et du téléchargement, la notion même d'album pourrait paraître
caduque. Déjà, le CD l'avait morcelé en une dizaine de pistes. Aujourd'hui, le MP3 l'attaque dans son principe même.
L'unité de l'œuvre est rompue. L'auditeur n'est plus tenu d'écouter la musique dans l'ordre définit par l'artiste. Il fait lui même sa sélection. Il peut choisir comme il l'entend les titres qui l'accompagneront dans son MP3 ou qui figureront dans ses playlists.
Le téléchargement ennemi de l'album ?
iTunes Store, Fnac ou encore Virgin : les sites de téléchargement légal l'ont bien compris. Sur les plates-formes en ligne, l'album est désossé, décomposé pour être vendu titre par titre.
En 2007, le rappeur américain Jay-Z claquait la porte de la plate-forme de téléchargement d'Apple. Il refusait alors de diviser son album « American Gangster » :
« Les films ne sont pas vendus scène par scène, je ne vois pas pourquoi cette collection devrait être séparée en singles individuels. »
Sébastien Farran, manager de NTM, reconnaît que les démarches artistiques et commerciales sont différentes. Cependant, il ne voit pas de menace pour l'album dans le téléchargement à l'unité, mais un instrument pour regonfler les ventes d'un secteur en crise.
« Le téléchargement sur Internet est plus de l'ordre de la découverte ou de l'envie du tube du moment. Si ça permet de toucher un public plus large, ça ne me pose pas de problème. Ça peut ensuite amener plus de gens à acheter l'album ou à se rendre aux concerts. »
L'heure du changement
Pourtant, le changement est déjà palpable. Il s'est ancré dans les habitudes de consommation. Selon Rubin Steiner, le principe du single a toujours existé. Il faisait office de prélude à l'album. Cependant, il tend aujourd'hui à le supplanter :
« Aujourd'hui, on dérive vers une logique de tube à tout prix, de single, qui fait oublier les expériences plus innovantes, plus curieuses. »
Le rappeur Oxmo Puccino partage le même sentiment. Les auditeurs ne se donnent plus le temps d'écouter, d'apprécier un album dans son entier :
« Le public se désintéresse du format album et les artistes prennent la mauvaise habitude de faire un album d'une compilation de singles. »
Devant la baisse des ventes et l'écroulement de l'industrie de la musique, labels, managers et artistes répètent en cœur le même refrain : l'industrie du disque est en crise, elle vit une période de transition. Une seule affirmation, le numérique devrait prendre une place de plus en plus importante.
Mais si 90% des singles vendus le sont en ligne, la proportion est inverse pour les albums. La question est donc aujourd'hui omniprésente dans l'industrie : comment faire acheter des albums en ligne ? Ne serait-ce que pour l'important marché du cadeau, aujourd'hui quasi inexistant sur le Net.
L'avenir du format album ? L'impact du numérique sur la création ou les nouveaux mode de diffusion de la musique ? Tout reste encore flou.
Inventer d'autres formats ?
Pour Gonzales, la réponse est déjà toute trouvée : « L'industrie de l'album est morte. » Les artistes ne vivent plus de la vente de disques et l'économie du titre par titre ne suffira pas non plus à relancer le secteur :
« Aujourd'hui, le disque n'est qu'un moyen de construire et de vendre sa marque, comme Madonna ou Jay-Z, pour pouvoir faire des concerts et financer des projets plus intéressants. »
Qu'importe, l'artiste s'est toujours trouvé trop à l'étroit dans un format qu'il juge arbitraire. Il vient tout juste d'entrer dans le Guinness Book. Le concert le plus long du monde : 27 heures 3 minutes et 44 secondes.
« Ce concert fait autant de bruit que la sortie d'un album. Il montre qu'il est possible d'orienter la performance artistique sur un autre support. »
L'album, un format dépassé ?
La révolution serait déjà amorcée. Paul Karlinsky travaille dans le département stratégie d'un grand groupe de distribution culturelle. Il souhaite garder l'anonymat et utilise un pseudonyme. Le sujet est trop sensible et sa position trop tranchée.
Il prédit purement et simplement la fin de l'album et de son format « contraignant » et « archaïque » au profit d'un univers artistique numérique :
« Aujourd'hui, le format numérique libère les artistes. Ce qui reste, c'est le besoin d'un univers structuré. Le format numérique offre la possibilité de proposer une expérience totale en fédérant une communauté à travers un univers visuel et évènementiel beaucoup plus riche, une signature esthétique. »
Le format numérique « libère les artistes »
33 tours, 45 tours ou CD, jusqu'ici, les artistes ont toujours dû s'adapter aux contraintes et aux limites de leurs supports. Le marché de la musique s'est construit sur les ventes de disques. Cependant pour Paul Karlinski, ce n'est finalement qu'un hasard lié à une simple contrainte industrielle.
Selon lui, les artistes ont bien plus à proposer qu'un simple album par an suivi de quelques concerts. La musique est entrée dans l'air de la révolution numérique. Les barrières de la diffusion et de la création sont renversées. Les artistes peuvent offrir à leurs fans une expérience totale. Développer leur univers pour s'y exprimer librement.
Un album numérique pour sauver les majors
C'est un peu l'idée à la base du CMX, sorte d'album numérique total que seraient en train de finaliser, à en croire un récent article du Times online, Sony, Universal EMI et Warner. Il ne s'agit pas simplement de regrouper dix morceaux, mais de proposer des vidéos, textes, illustrations…
Le CMX devrait être disponible en novembre pour quelques albums, notamment celui de U2. Apple, qui aurait refusé le projet de ces majors il y a quelques mois, serait aujourd'hui en train de travailler sur son propre projet, qui pourrait voir le jour d'ici deux mois. En attendant, majors et musiciens tentent d'occuper le terrain sur le Net pour maintenir les ventes de CD.
Nine Inch Nails, l'archétype du groupe 2.0.
Groupe de rock industriel américain créé en 1988, Nine Inch Nails revendique plus de 300 000 membres sur son site Internet et 140 000 sur son Facebook. Forums de discussion, vidéos et photos des derniers concerts et bien sûr nouveaux morceaux en ligne. Il possède même une application iPhone.
Les fans sont invités à proposer leurs propres remix. Ils partagent la vie du groupe jusqu'à suivre les tribulations quotidiennes de son leader, Trent Reznor, sur son Twitter. Pourtant, en dépit d'un univers numérique particulièrement riche, le groupe continue malgré tout de sortir des albums. Un événement toujours très attendu par les fans.
Créer le buzz pour assurer les ventes
Pour Vincent Demarthe, manager de Rhoff et d'OrelSan, il est encore trop tôt pour parier sur la fin de l'album. Le numérique bouleverse la manière de penser et de vendre la musique. Cependant il considère que ni le public, ni les artistes, ni même les maisons de disque ne sont encore prêts à abandonner ce format :
« Toute l'industrie du disque est basée sur l'album. Les artistes ne signent pas en durée d'engagement, mais en nombre de sortie d'albums. Ce sont les formats longs qui permettent de rentabiliser l'investissement fait sur un artiste. Aujourd'hui, le marché du numérique représente moins de 15% des ventes de musique en France et tout juste 30% aux Etats-Unis. Il s'adresse encore à un public limité. »
Membre du groupe TTC, Cuiziner explique lui de son côté qu'Internet joue le rôle des mixtapes ou des streetCD, il créé du buzz :
« Le numérique permet de rester présent entre deux albums et de garder la main. Il faut donner des choses aux fans, ils l'attendent. »
Tester la réaction du public et entretenir une relation plus personnelle avec ses fans, donc. Les artistes sont constamment sur le devant de la scène, mais ce n'est qu'un « jeu » pour faire patienter jusqu'à la sortie du prochain disque.
« Buzz » contre album ?
Encore loin de remplacer l'album, l'univers numérique et le buzz collaborent au contraire à son succès. Ils participent à la création du mythe qui assurera le boom des ventes. Le jeune rappeur OrelSan s'est fait connaître en créant l'événement sur Internet :
« J'ai été contacté parce que je proposais tout un univers. De la musique, de la vidéo et déjà un public. »
A une époque où les maisons de disque rechignent à signer de nouveaux artistes, un premier succès sur Internet fonctionne comme une garantie. « Une fois qu'ils sont signés, les nouveaux artistes rentrent dans le schéma traditionnel de l'album », remarque Vincent Demarthe, son manager. Pour les jeunes artistes, l'album fait encore office d'examen de passage.
Un format qui prend la mesure de son époque ?
La montée en puissance du single et des buzz ne serait finalement qu'un mirage qui fait croire à la fin de l'album. Dans les années 1960-1970, les 45 tours se vendaient bien mieux que les 33 tours. Pourtant, loin de disparaître, les albums sont restés jusqu'à aujourd'hui le format de référence.
Selon Chryde de La Blogothèque, malgré le changement des habitudes de consommation, le format album a encore de beaux jours devant lui :
« On pourrait croire qu'il est menacé, mais il tient encore bien la route. Les groupes continuent à en faire, et les maisons de disques à penser que c'est “le format”. En revanche, c'est du côté de l'écoute que ça change car l'auditeur peut faire ce qu'il veut.
Mais si on regarde bien, le public continue d'attendre le nouvel album. La chose qui change vraiment c'est qu'une fois qu'il l'a, il n'en garde que ce qui lui plait dans son baladeur MP3. »
Enfin, pour Hamé de la Rumeur, la pérennité du format album n'est finalement qu'une question accessoire. L'industrie de la musique n'est pas la seule à traverser une crise. C'est l'ensemble des secteurs sociaux et économiques qui sont touchés :
« Ce qui compte, c'est la capacité de la nouvelle génération d'artistes à prendre la mesure de son époque. Les contextes de crise sont propices à la création artistique. Elle a besoin d'espace et la question du format se résoudra d'elle-même. »
source : Mael Inizan | Etudiant en journalisme | Rue 89
La Peur est un album studio sorti en 1982.
tout est dans la pochette !
Suite à l'échec de leur premier enregistrement (sous le nom de Wicked Lester, album jamais distribué), Paul Stanley et Gene Simmons radicalisent leur approche de la musique et de la scène. Rejoints par le batteur Peter Criss (Peter Crisscoula, 1945) et le guitariste Ace Frehley (1951), enfant terrible du Bronx, ils décident d'adopter un look particulièrement théâtral et provocateur, dans la lignée d'Alice Cooper. Ils se démarquent par ailleurs avec un maquillage intégral du visage et des costumes excentriques, ce qui les transforme en véritables super-héros du rock et du metal: Gene Simmons est le Démon, Paul Stanley l'Enfant des Étoiles, Ace Frehley le Guerrier de l'espace et Peter Criss le Chat.
Les premiers pas sont difficiles. Lors du premier concert du groupe, dans un club du Queens à New York, le 30 janvier 1973, seules 3 personnes sont présentes. Déjà, au premier concert, le groupe porte ses maquillages et des costumes en cuir noir achetés dans des boutiques sado-masochistes. Et quelques uns des effets scéniques du groupe apparaissent déjà : Gene Simmons crache du sang et du feu et Paul Stanley détruit sa guitare à la fin du concert. Entre les clubs qui refusent ces énergumènes peinturlurés et les groupes qui craignent d'avoir de dangereux outsiders en première partie, le quatuor peine à trouver des engagements. Deux rencontres s'avèrent alors capitales. La première est celle de Bill Aucoin, manager avisé qui est certain de tenir la perle rare. La seconde est celle de Neil Bogart, directeur de Casablanca Records et à la recherche de stars pour son nouveau label. Aucoin convainc Bogart de signer Kiss sur la seule foi d'une démo prometteuse. Le groupe rentre en studio fin 73 pour enregistrer son premier album. Le 31 décembre 1973, Kiss joue en première partie de Blue Öyster Cult à l'Academy Of Music de New York. Durant ce concert, Gene Simmons met accidentellement le feu à ses cheveux lors de son traditionnel numéro de Démon cracheur de feu.[9] Début 1974 sort le premier album éponyme du groupe. Y figurent notamment Strutter, Nothin' To Lose, Cold Gin, Black Diamond, Firehouse et Deuce. En dépit d'une campagne publicitaire monstre, le disque ne fait qu'une timide entrée dans le Top 100 américain. Le groupe fait sa première apparition à la télévision et joue Black Diamond. Les critiques descendent le quatuor sans vergogne et lui promettent un sort funeste.
Après une courte série de concerts, Kiss retourne en studio et sort Hotter Than Hell en novembre 1974. Le ton se durcit (Parasite), devient sombre et inquiétant « à la Black Sabbath » (Watchin' You) mais reste aussi dans le son purement kissien (Hotter Than Hell, Got To Choose, Let Me Go, Rock N' Roll) mais le succès n'est toujours pas au rendez vous. Le groupe quadrille alors tout le continent en exposant un show riche en couleurs (en plus des crachats de sang et de feu de Simmons et de la destruction de la guitare de Stanley, le groupe utilise des jets de flammes et de fumée, des explosions et une pluie de confetti, sans compter Ace Frehley qui met le feu à sa guitare après son solo et Peter Criss qui s'élève dans les airs avec sa batterie) et commence à se forger une base de fans de plus en plus large.
Début 1975, Dressed To Kill (no 37
À la rentrée, Alive! voit le jour. Tout le monde croise les doigts mais le suspense est de courte durée. Deux semaines après sa sortie (no 9 US), il est disque d'or, devenant rapidement double platine
En quelques semaines, Kiss devient un des plus grands groupes de rock américain. Les fans forment ce qui devient rapidement la « Kiss Army ». Dans la foulée, la version live de Rock and Roll All Nite entre dans le Top 20 et un marchandisage juteux commence à voir le jour. Il est cependant temps de retourner en studio afin de prouver que le groupe est aussi capable sur scène que sur album. Kiss fait alors appel à un des plus grands producteurs du moment, Bob Ezrin (Pink Floyd, Lou Reed, Alice Cooper, …).
Ses relations avec Ace Frehley deviennent vite orageuses au point que celui-ci sera remplacé sur plusieurs prises. Destroyer (no 11 aux É-U) voit le jour en avril en 1976 et atteint le statut de disque de platine rien qu'avec les précommandes. Il s'impose globalement comme un grand classique du rock US grâce à des titres comme Detroit Rock City, Shout It Out Loud, God Of Thunder et Beth, la ballade chantée par Peter Criss qui se vend à plus d'un million d'exemplaires. Grâce à cette « sucrerie », le quatuor cesse d'être perçu comme une entité maléfique et voit sa popularité franchir un nouveau seuil.
Après une première tournée en Europe, le groupe balaye une nouvelle fois les États-Unis. La tournée Destroyer, baptisée Spirit Of '76, est encore plus spectaculaire: en plus des effets traditionnels, le groupe y ajoute des feux d'artifices et des systèmes de son puissant, faisant de Kiss l'un des groupes les plus bruyants de son époque. Le groupe et ses artifices se mettent en œuvre sur une scène apocalyptique, avec un décor médiéval en ruines d'un côté et un monde extra-terrestre de l'autre. En août 1976, le groupe obtient la consécration en jouant en tête d'affiche au Anaheim Stadium (Californie) devant 55 000 fans.
En septembre c'est le retour en studio, cette fois sous la houlette d'Eddie Kramer (producteur, entre autres, de Jimi Hendrix). Désirant revenir à la rugosité de ses premiers albums, Kiss s'enferme dans un théâtre désaffecté du New Jersey pour les enregistrements afin d'y retrouver le son live du groupe. Comme le dira Eddie Kramer: Nous avons là capturé sans aucun doute l'esprit live de Kiss. Le Nanuet Théâtre possédait une infinie variété de conditions acoustiques. Le groupe a répété et joué les bases dans le salon d'exposition. Un tunnel sous la scène fut utilisé pour relever les basses. Des micros tout autour du périmètre de la salle elle-même capturaient le son live total. Les guitares acoustiques furent enregistrées dans le guichet de vente des tickets. Ce retour à un rock basique n'empêche pas Rock n'Roll Over (no 11 aux É-U), sorti en fin d'année, de devenir à son tour double platine. Avec cet album, le groupe étale son côté libidineux et machiste, Paul Stanley avec Makin' Love et Take Me, Gene Simmons avec Calling Dr. Love, Ladies Room et Love 'Em Leave 'Em.
Le groupe reçoit alors les honneurs d'une bande dessinée à son nom éditée chez Marvel. Pour en faire la promotion, les musiciens acceptent de donner un peu de leur sang pour l'encre rouge. Ce premier numéro restera la meilleure vente de Marvel pendant dix ans. Kiss s'envole ensuite pour le Japon, lui aussi secoué par une véritable Kiss mania. En remplissant quatre fois le Budokan de Tokyo, le groupe bat le record d'affluence des Beatles. L'année suivante, Kiss battra son propre record en le remplissant 5 soirs sold-out.
C'est à cette époque que des tensions internes naissent au sein de la formation. Ace Frehley et Peter Criss supportent de plus en plus mal le succès de Kiss. Les deux musiciens connaissent par ailleurs des problèmes de drogue et d'alcool de plus en plus préoccupants.
Malgré cela, Kiss est à nouveau au travail dès les premiers jours de 1977, toujours avec Eddie Kramer. Avec Love Gun (no 4 aux É-U), Kiss atteint le haut des classements. Le groupe lance, avec cet album, une nouvelle poignée de classiques: Love Gun, Christine Sixteen, Shock Me (avec Ace Frehley au chant pour la première fois) et I Stole Your Love et la nouvelle tournée américaine est la plus spectaculaire que le groupe ait donnée, avec une nouvelle scène encore plus grande, encore plus de feux d'artifice, un dragon cracheur de feu aux côtés de Gene ainsi que deux plate-formes de chaque côté de la scène pour y ammener le groupe en début de concert. Les trois concerts du Forum de Los Angeles sont enregistrés en vue d'un nouvel album live. Après la sortie de Alive II (no 7 aux É-U), il devient évident que seules des vacances prolongées peuvent éviter une séparation définitive.
Cette absence n'empêche pas les caisses du groupe et de son entreprise de produits dérivés Niocua (Aucoin à l'envers) de se remplir. D'abord, la compilation Double Platinum (no 22 aux É-U) occupe le terrain. Ensuite, sans compter une nouvelle bande dessinée Marvel, les objets à l'effigie du groupe (flipper, poupées, tasses, etc.) envahissent le marché. On parle même d'un projet de parc d'attractions.
Le 22 juin 1977, un sondage Gallup élit Kiss groupe numéro 1 en Amérique.
Le groupe décide de se lancer dans une entreprise inédite : l'enregistrement de l'album solo de chacun des membres du groupe, paraissant tous, de façon simultanée, sous le nom de Kiss. Les quatre disques sortent en 1978 et connaissent des succès divers. La palme revient à celui d'Ace Frehley qui est à la fois celui dont la conception a été la moins coûteuse et qui reçoit l'accueil le plus favorable. Il bénéficie même d'un succès radio avec le titre New York Groove. Le guitariste pense alors qu'il peut sans problème se lancer en solo et la paire Simmons/Stanley va devoir promettre des concessions pour le retenir. Casablanca Records se vante d'un total de cinq millions de précommandes pour les quatre disques mais un bon nombre, surtout pour Criss et Simmons, seront annulées.
Peu après, le quatuor se retrouve pour le tournage d'un téléfilm, Kiss meets the Phantom of the Park (Kiss contre les fantômes en France) qui n'ajoute rien à sa gloire. C'est un succès d'audience pour la chaine NBC, mais un désastre pour l'image du groupe.
Kiss commence à songer à son retour sur disque alors que la vague disco fait fureur, menaçant les plus solides bastions du hard rock. Simmons et Stanley optent finalement pour le compromis et font appel à Vinnie Poncia, producteur spécialisé dans la musique de discothèque.
Grandeur et décadence
Dès le début des sessions d'enregistrement, l'état de santé de Peter Criss s'avère très préoccupant. Il est finalement remplacé sur presque tous les titres par Anton Fig, un batteur de studio qui avait travaillé avec Frehley. Dynasty (no 9 aux É-U) sort début 1979 et connaît un succès fulgurant grâce au tube hard/disco I Was Made For Lovin' You qui explose à l'échelle mondiale.
Tout semble aller pour le mieux et pourtant le groupe est toujours au bord de l'explosion. La tournée américaine (malgré un show toujours plus impressionnant avec Ace Frehley qui tire des feux d'artifice avec sa guitare et Gene Simmons qui s'envole dans les airs) ne rencontre pas la même ferveur que la précédente. Alors que les fans les plus durs boudent le virage commercial du quatuor, les salles se remplissent désormais de jeunes enfants accompagnés de leurs parents. Kiss n'a plus rien à voir avec un groupe de rock et la Kiss mania semble tourner à l'overdose. Englués dans leurs personnages imaginaires, les musiciens ne contrôlent plus rien. Ne se basant que sur les ventes, ils accordent une nouvelle fois leur confiance à Poncia pour l'album suivant auquel Criss ne participe pas. Paru l'année suivante, Unmasked (no 35 É-U) peine à décrocher le disque d'or. Musicalement noyé par les arrangements de Poncia, le disque est alors la cible de la presse qui peut enfin se venger d'un groupe dont elle avait annoncé prématurément la fin.
Peter Criss est congédié peu après et est remplacé par Eric Carr (de son vrai nom Paul Caravello, au maquillage de renard) pour la tournée à venir, dont la mise en scène est sensiblement la même que celle de la dernière tournée. Après un unique concert aux États-Unis, Kiss s'envole pour l'Europe où il est accompagné par un groupe britannique alors inconnu, Iron Maiden, mais qui lui vole la vedette. Le quatuor se rend ensuite en Australie où les plus grands stades affichent complet en quelques heures. À Sydney, Kiss joue l'un de ses concerts les plus marquants.
De retour au bercail, le groupe rappelle Bob Ezrin en vue du prochain album : un ambitieux album-concept accompagné d'un film dans la lignée du The Wall de Pink Floyd produit par le même Ezrin. Mais les difficultés s'accumulent. Frehley, désireux d'un retour à un rock pur et dur, est dès le départ hostile et rentre à nouveau en conflit avec le producteur. Suite à des problèmes de script, la réalisation du film est abandonnée et quelques mois après la sortie de l'album, Neil Bogart, l'autre éminence grise du groupe, décède des suites d'une longue maladie. Eric Carr a pour sa part déclaré, dans une interview publiée après sa mort, qu'il avait « tout fait pour dissuader [les autres membres du groupe] de sortir un concept album », leur martelant que les fans voulaient un retour au hard rock pur et dur.
Après un séjour prolongé en studio, Music From the Elder (no 75 au É-U) voit le jour en 1981 et est un échec commercial complet. On dénonce son caractère prétentieux et les nouvelles expérimentations qui ont vu Kiss passer de la musique de club aux orchestres à vent et à corde. L'album étant passé totalement inaperçu, il est impossible pour le groupe de partir en tournée, et Kiss rompt avec son manager, Bill Aucoin. Ce serait à la suite d'une violente dispute entre Gene Simmons et Ace Frehley lors de l'enregistrement de the Elder que Frehley aurait pris la décision de quitter le groupe. Celui-ci aurait en outre pulvérisé la maquette après avoir constaté que Bob Ezrin, avec qui il ne s'est jamais entendu, avait amputé une majorité de ses parties de guitare.
Il est temps de revenir aux fondamentaux. Le groupe s'enferme en studio pour enregistrer des morceaux plus classiques qui figurent sur une nouvelle compilation sortie l'année suivante, Killers, a la demande de la compagnie de disques. Peu après, Frehley est victime d'un grave accident de voiture et se retrouve immobilisé pendant plusieurs mois. Il en profite malheureusement pour ajouter à ses problèmes d'alcool le goût des médicaments. Pour pallier l'absence de son guitariste, Kiss engage plusieurs musiciens de remplacement pour l'album Creatures Of The Night (no 45 aux É-U) qui marque une nette modernisation et un retour vers le heavy metal. Des chansons comme Creatures Of The Night, I Love It Loud, War Machine et Rock And Roll Hell en témoignent. On sait aujourd'hui que ce nouveau son était en grande partie dû à Vinnie Vincent, guitariste « fantôme » des enregistrements qui va bientôt éclipser Frehley. Bien qu'il figure sur la pochette, ce dernier annonce peu avant la tournée qu'il quitte le groupe.
Aux États-Unis, le virage hard-disco du groupe en 1979 a causé un traumatisme trop fort, ce qui fait que même ce fabuleux retour vers le heavy metal ne permet pas de ramener tous les anciens fans. Kiss joue donc dans des salles loin d'être remplies(malgré un show décidément toujours plus fou où la batterie est disposée sur un char d'assaut qui tire des roquettes durant le concert), mais en Amérique du Sud sa gloire semble intacte puisqu’au stade Maracana de Rio, le groupe réunit 137 000 spectateurs pour un show unique, puis 30 000 à Belo Horizonte et ensuite 65 000 à Sao Paulo. Kiss est véritablement retourné vers le heavy metal pur et dur. La batterie de Eric Carr et la guitare de Vinnie Vincent y sont pour quelque chose. Gene Simmons ne fait pas que chanter, il hurle littéralement. Paul Stanley n'a plus rien à voir avec celui de la période Unmasked. On ne compte plus ses fuck et fuckin’ lors des concerts, chose totalement impensable un an auparavant. Preuve que l'on tente d'oublier les années disco : à Sao Paulo, le groupe joue I Love It Loud une 2e fois dans le même concert au lieu de jouer I Was Made For Lovin' You comme prévu.
À ce moment, Stanley, Simmons, Carr et Vincent mettent la dernière main à leur nouvel album. Peu avant sa sortie, ils font sensation en apparaissant pour la première fois sans maquillage dans une émission spéciale sur MTV. Le fait que Kiss abandonne son maquillage pour de bon causa tout un choc parmi les fans du groupe. Lick It Up (no 24 aux É-U) bénéficie de ce gros coup de publicité et devient le premier disque de platine du groupe depuis Dynasty. Surtout, le groupe semble renaître musicalement en confirmant les impressions du précédent album: Kiss est de retour vers le heavy metal. Mais si Creatures Of The Night est un album de heavy metal traditionnel, Lick It Up s'avère encore plus rapide, lourd, bruyant et agressif (Exciter, Not For The Innocent). À l'inverse, des titres comme la chanson éponyme sont vraiment dans l'esprit Glam Metal des années 1980.
La tournée mondiale qui suit fait figure de reconquête, mais malgré son grand succès, la tournée Lick It Up nous démontre que Kiss n'était pas au mieux de sa forme depuis Dynasty: le groupe connaissait des difficultés financières en raison de l'échec de Dynasty, Unmasked, The Elder et le demi-succès de la tournée Creatures Of The Night, les effets pyrotechniques sont donc bien moins nombreux dans la tournée Lick It Up et les décors et effets scéniques sont les mêmes que lors de la précédente tournée, à l'exception du fait que Gene Simmons ne crache désormais plus de sang. Mais le succès de l'album et de cette tournée permet à Kiss de retrouver le statut qu'il avait acquis dans les années 1970. Le retour de Kiss fait même augmenter les ventes des albums précédents, Creatures Of The Night entre autres.
Pourtant, la sauce ne prend pas entre Vinnie Vincent et les deux meneurs de Kiss qui refusent de le voir trop se mêler de la direction du groupe. Finalement, le guitariste est congédié et est remplacé par Mark St John. Pendant ce temps, Simmons s'adonne à une vieille passion : le cinéma. Il joue le rôle du méchant face à Tom Selleck dans Runaway, un film de science-fiction de Michael Crichton. Il rejoint ensuite Stanley pour les besoins du nouvel album qui pour la première fois est intégralement produit par les deux leaders.
Animalize (no 19 aux É-U) dépasse les ventes de son prédécesseur, notamment grâce au single Heaven's On Fire, dont le vidéo-clip passe en boucle sur MTV. Animalize marque pourtant le début de la décadence discographique du groupe qui s'entoure de compositeurs extérieurs (Desmond Child) et souffre du manque d'investissement de Gene Simmons (cinéma, production, etc.). Stanley devient progressivement la figure de proue de ce Kiss nouveau grâce à sa plus grande versatilité et à ses compositions taillées pour le rock des années 1980. De plus, l'adoption d'un look glam metal proche de celui de Mötley Crüe, Ratt ou Dokken ancre Kiss dans une mode éphémère dont il avait pourtant été un précurseur.
Pour l'heure, le groupe entame une nouvelle tournée mondiale mais St John est atteint d'un syndrome paralysant et il doit être remplacé en catastrophe par Bruce Kulick, quatrième guitariste du groupe en trois ans. La tournée Animalize est un succès et Kiss remplit à nouveau les stades, avec les effets scéniques traditionnels: explosions et feux d'artifice, plate-forme qui emmène le groupe sur scène, crachat de feu par Simmons et destruction de la guitare de Stanley. Le concert de Détroit est filmé et commercialisé sous le titre Kiss Animalize Live And Uncensored.
En 1985, Kiss revient avec Asylum (no 20 aux É-U). Le groupe utilise les nouvelles possibilités du clip pour garantir sa présence sur MTV, Uh! All Night et Tears Are Falling envahissent les ondes. La stratégie semble payante puisque lors de la tournée suivante, la popularité du quatuor atteint de nouveaux sommets et lui permet de renouer avec les shows à grand spectacle, où les pluies de confettis sont de retours et où c'est maintenant Gene Simmons qui tire des feux d'artifice avec sa basse. De plus, Kiss déploie un matériel sonore imposant avec une puissance de 120 décibels! La demande est telle que le groupe prolonge sa tournée américaine jusqu'à l'été 1986, annulant au passage son apparition au festival Monsters of Rock en Angleterre.
Stanley et Simmons jugent le moment opportun pour frapper un grand coup et talonner les Bon Jovi et autres artistes alors au sommet du Billboard. Ils font donc appel au producteur Ron Nevison qui est au hard commercial ce que Poncia était au disco.
Paru en 1987, Crazy Nights (no 18 aux É-U) est logiquement l'album le plus commercial du groupe depuis Unmasked. Le style du groupe a changé. Alors qu'il glissait musicalement et dans l'habillement vers le style glam metal de Mötley Crüe, Cinderella, Warrant, Dokken et Ratt, le groupe retourne vers les vêtements de cuir noir "rock" et tombe maintenant, sur le plan musical, dans le hard FM à la Bon Jovi avec des chansons comme Crazy Crazy Nights et la ballade Reason To Live. La tournée qui suit Crazy Nights témoigne pourtant d'une certaine usure. Si en Angleterre ou au Japon, le quatuor fait toujours le plein, les États-Unis semblent se lasser de ses anciens super-héros devenus trop aseptisés. Kiss fait malgré tout un carton en seconde position des Monsters of Rock de 1988 devant plus de 100 000 spectateurs. Kiss triomphe également la même année au Budokan Hall de Tokyo.
Malgré cela, la séparation semble proche. Simmons s'investit de moins en moins et Stanley entreprend même une tournée des clubs en solo. Avec l'épuisement proche du hard FM, Kiss devient la risée de la nouvelle génération.